C’est au début du mois de septembre que nos soigneurs ont dû faire face à l’arrivée d’une vingtaine d’oiseaux mazoutés par des résidus d’hydrocarbures trouvés dans le port de Strasbourg. Ces résidus ont été expulsés des citernes d’un bateau de croisière fluviale amarré dans le port dans la journée du 2 septembre.
Les foulques et les cygnes présents dans le secteur au moment de cet incident se sont retrouvés pris au piège dans les résidus d’hydrocarbures. Bien que sans commune mesure avec les oiseaux marins victimes d’une marée noire, ces individus ont subi des dégâts sur leur plumage et leur peau. En effet, bien très peu visibles à l’œil nu sur leur plumage, ces résidus d’hydrocarbures ont surtout provoqué une importante irritation de la peau et une intoxication des voies buccales, suite à leur ingestion.
Un premier groupe de cygnes et de foulques macroules a donc été acheminé dès le lundi au soir par une bénévole. Dès le lendemain, plusieurs autres cygnes et foulques ont de nouveau été acheminés par des riverains, alertés par la détresse des animaux sur place. Les pompiers ont pu, après avoir commencé la dépollution du site, apporter d’autres individus toujours pris au piège sur l’eau.
A chaque arrivée, nos soigneurs ont d’abord réchauffé les individus et procédé à un sondage au charbon actif pour protéger l’estomac de toute ingestion d’essence. Ce produit est conseillé et utilisé lors d’une intoxication de tout type. Les individus ont ensuite été mis sous lampe chauffante en infirmerie et en box afin de les stabiliser et de pouvoir les réalimenter par la suite.
Ce n’est qu’après cette première phase de stabilisation que nos soigneurs ont pu procéder au lavage de chaque individu. Ce lavage, plus ou moins long en fonction du degré de souillage, est réalisé avec des produits adaptés et des gestes précis. Une fois séché, chaque individu a pu être réinstallé à la chaleur et laissé au calme.
Malheureusement, malgré les premiers soins réalisés, plusieurs jeunes foulques macroules n’ont pas survécu et sont décédés dans les 48h suivant leur accueil. Pour les autres, la convalescence s’est bien passée et tous ont pu être relâchés une dizaine de jours après. Le temps nécessaire afin que toute la pollution soit endiguée et que le site soit de nouveau praticable.
Une procédure judiciaire est en cours et le GORNA s’est joint à la plainte du Port Autonome de Strasbourg afin de faire toute la lumière sur cette affaire et de pouvoir être dédommagé pour la prise en charge de ces animaux, victimes innocentes de cette pollution.