Chaque mois au GORNA, nos soigneurs accueillent en moyenne 15 oiseaux présentant des fractures. Ces fractures sont causées majoritairement par des chocs, notamment avec des véhicules.
Contrairement aux os des humains qui sont lourds, denses et remplis de moelle, ceux des oiseaux sont plus fins et la plupart sont creux, occupés par le prolongement des sacs aériens. Ces os creux, nommés « os pneumatisés », sont donc plus minces, un atout de taille pour permettre aux oiseaux de voler. En cas de fracture, la consolidation osseuse est bien plus rapide que pour un mammifère, c’est pourquoi il est primordial que la prise en charge d’un oiseau blessé soit la plus rapide possible.


Quand un oiseau avec une fracture arrive au centre de soins, nos soigneurs identifient tout d’abord le type de fracture et établissent un protocole pour soigner cette dernière. Plusieurs options sont alors possibles, notamment la contention externe, pour les factures les plus minimes, qui consiste à immobiliser le membre à l’aide d’un bandage ou d’une attelle. Les fractures complexes font l’objet de techniques chirurgicales dont l’utilisation de broche avec une fixation externe ou/et une fixation interne.
L’évolution de la fracture est contrôlée fréquemment par palpation ou par radiographie. De la physiothérapie est également rajoutée au protocole de soins pour éviter une ankylose du membre.
Les premiers soins, post-opératoires ou non, ont lieu à l’infirmerie, une fois l’animal stabilisé, il peut être installé en box d’isolement. Dans la suite de la réhabilitation, l’oiseau est placé dans une volière de rééducation où il peut se rétablir et retrouver une masse musculaire adéquate avant de reprendre sa liberté.



Pour illustrer cela, voici ci-dessous deux cas d’oiseaux présentant une fracture, récemment reçus au centre :
- A la mi-décembre, un Hibou moyen duc est accueilli avec une fracture de l’ulna suite à un choc avec un véhicule. Après une radiographie, la fracture était nette au milieu de l’ulna, par conséquent, nos soigneurs ont effectué un bandage à son aile. Ce simple bandage a suffi à consolider la fracture. Le Hibou moyen duc a pu être relâché début février.
- Début janvier, c’est une buse variable qui est arrivée avec une patte fracturée, également à cause d’un choc véhicule. Après une radiographie, le constat est clair, la fracture est importante, avec esquilles, et la décision d’opérer l’animal a été prise rapidement. Avec l’aide de nos vétérinaires bénévoles, une broche a été posée au niveau du tibia et une attelle a été mise sur les doigts pour maintenir la patte ouverte. Après plusieurs semaines de soins, la broche vient d’être retirée et la buse a été déplacée dans un box de contention afin de se remuscler la patte. Bien que le chemin de la guérison soit encore long, nos soigneurs sont confiants sur ses chances d’être relâchée.
Évidemment, aucune fracture n’est identique et malgré les améliorations faites en termes de soins et de protocole de convalescence, nos soigneurs et vétérinaires partenaires ne parviennent pas toujours à soigner chaque individu accueilli…

