FAQ

Vous avez trouvé un animal sauvage

La réponse à cette question est NON et ce pour plusieurs raisons :

1. La législation :

L’arrêté du 11 septembre 1992 stipule que « les établissements agréés sont seuls habilités à héberger, soigner et entretenir les animaux de la faune sauvage momentanément incapables de pourvoir à leur survie dans le milieu naturel ».

D’autre part, toute récupération d’un animal sauvage, même initiée par une bonne intention ne dédouane en aucun cas du strict respect de la réglementation concernant la détention et le transport d’espèces protégées.

2. Des besoins physiologiques et biologiques adaptés :

Il est important de rappeler que trop souvent les animaux nous sont confiés trop tardivement et présentent de sérieuses carences alimentaires ou troubles psychologiques (mauvais bandage, nourrissage inapproprié, stress inutile, imprégnation).
Ces déficiences compliquent considérablement la tâche des soigneurs animaliers et compromettent sérieusement leur chance de survie et de retour à la nature.

a. Les jeunes animaux :

Plusieurs impératifs sont nécessaires à leur survie et à leur intégration dans le milieu naturel :

– Le nourrissage d’un jeune animal sauvage, oiseaux ou mammifères, par un humain peut entraîner un trouble irréversible du schéma parental, c’est l’imprégnation. Plusieurs techniques utilisées par des soigneurs professionnels empêchent ces dérives comportementales.

– Chaque espèce a un régime alimentaire différent et très souvent, les jeunes ont une alimentation différente des adultes. Seule une connaissance nutritionnelle approfondie permet de déterminer le type de nourriture et la quantité nécessaire pour alimenter correctement un animal sauvage.

– Une autre étape est primordiale à une parfaite réinsertion des juvéniles dans le milieu naturel. La recherche de proies, insectes ou autres, est instinctive. Mais toutes techniques de prédation nécessitent un apprentissage soit dispensées naturellement par les parents ou artificiellement par les centres de soins. Pour compenser ce manque d’expérience, seul un accompagnement biologique et progressif permettra à l’animal de retrouver une totale autonomie.

b. Les adultes :

Le maintien d’un animal dans un espace trop confiné pendant quelques jours entraîne une fonte musculaire. Une rééducation au vol est alors indispensable. Les centres possèdent des structures spécifiques à chaque espèce pour qu’ils puissent récupérer la totalité de leurs capacités physiques.

Une rééducation après confinement est vitale

3. Sécurité :

En voulant se défendre, un animal sauvage captif peut réagir de manière agressive et constituer un danger potentiel.
Plus rarement, certains individus peuvent également être porteur de maladies transmissibles à l’homme (zoonose) et nécessitent un protocole d’hygiène particulier lors de leur manipulation.

4. L’expérience des centres de soins :

Les centres de soins disposent du personnel et du matériel indispensable aux soins des animaux en détresse. Leur expérience permet d’analyser et de s’adapter à toutes les situations. La réussite d’un sevrage ou du rétablissement physique d’un animal dépend parfois d’un détail crucial qu’un néophyte ne peut connaître.

Avant de manipuler l’animal, que dois-je faire?

1. Prendre des précautions pour ma sécurité et celle de l’animal !

NE JAMAIS…

S’arrêter sur une autoroute ; si l’animal risque d’entraver à la circulation, arrêtez-vous à la prochaine aire de stationnement et prévenez les services autoroutiers habilités

Freiner brutalement et mal garer son véhicule

Grimper à un pylône électrique, un toit, un arbre, …

S’engager sur un étang ou une rivière gelée

2. Analyser la situation pour savoir si l’animal a vraiment besoin d’être secouru !

Pour être légitime, toute intervention doit absolument être justifiée par un danger imminent pour l’animal trouvé, comme par exemple :

  • Risques potentiels de danger pour l’animal sur le lieu de découverte (routes, chiens, chats, piscine…)
  • Un ou les deux parents ont été découverts morts
  • L’animal est blessé

Plusieurs situations peuvent vous induire en erreur :

a. La récupération injustifiée de certains jeunes :

Chaque année, de nombreuses personnes nous contactent suite à la découverte d’un juvénile qui semble « abandonné » par les parents. Mais les apparences sont trompeuses ! Les jeunes sont très rarement abandonnés par leurs parents.

Les jeunes merles/ grives sont nourris au sol pendant plusieurs jours, mais ils ne sont pas constamment en présence des parents. Un merle qui reste seul pendant plus d’une heure n’est pas forcément abandonné, il est en train d’apprendre à s’alimenter seul.

Les jeunes chouettes et hiboux sont semi-nidifuges et quittent le nid avant même d’être capables de voler. Il n’y a donc rien de surprenant à découvrir un individu duveteux au sol. Il est cependant préférable de placer l’oiseau en hauteur (utiliser des gants ou un tissu épais !!) à proximité du nid ou dans l’arbre le plus proche de son lieu de découverte afin de limiter les risques de prédations.

Une chouette juvénile au sol, un comportement naturel

Certains mammifères utilisent une stratégie basée sur le camouflage : l’immobilité du juvénile et l’absence prolongée des parents en font partis.
Les lièvres ne creusent pas de terriers comme les lapins, les jeunes sont dissimulés dans les hautes herbes en attendant le retour de la mère à la tombée de la nuit. Les faons de chevreuils restent seuls immobiles toute la journée.

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Les lièvres ne creusent pas de terrier. Il est normal de trouver des jeunes à découvert sans les parents

Si le gîte ou le terrier des mammifères ont été détruits suite à des travaux domestiques ou forestiers, il est très probable que la mère vienne rechercher ses petits pour les déplacer vers un terrier de substitution. Si les jeunes ne sont ni blessés ni trop exposés (soleil, prédateurs, environnement radicalement modifié), ils doivent impérativement être laissés sur place, après avoir été au besoin dissimulé par des branchages. Idéalement, il faudrait revenir quelques heures plus tard ou vérifier le lendemain si les petits sont toujours là ; dans ce cas, contacter le centre de sauvegarde.

b. Les milans :

Ces rapaces peuvent rester couchés immobiles en présence de l’homme (langue sortie, tête pendante, yeux mi-clos). Ce comportement d’inhibition disparaît dès que l’on s’éloigne de l’animal.

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c.Les martinets:

Ces oiseaux sont incapables de décoller du sol ! Si vous trouvez un adulte ou un jeune dont les plumes des ailes dépassent de la queue et qui n’est pas blessé, essayez de le lancer en l’air dans un espace dégagé (ex : terrain de football). S’il ne s’envole pas, réessayez une seconde fois en le lançant plus haut. Si c’est toujours un échec, contactez le centre de soins. Trouver un martinet au sol est une situation fréquente aux mois de juillet et août, quand les jeunes prennent leur envol.

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d. Autres cas particuliers :

Un cygne qui tient sa patte hors de l’eau n’est pas blessé, de même qu’une cigogne qui se tient sur une patte …

En cas de doute, contactez le centre au 03 88 01 48 00 

Divers :

Dois-je venir en aide aux faons que je trouve en forêt?

Il arrive parfois que des promeneurs se trouvent face à un faon qui (leur) semble abandonné par sa mère. Certains le récupéreront croyant faire une bonne action alors qu’en réalité ils compromettent gravement les chances de survie de l’animal.

Un faon seul n’est pas abandonné

Durant les premiers mois de la vie d’un faon, celui-ci n’accompagne sa mère que pendant de courts moments. La mère va l’inciter à se coucher et à rester immobile pendant de longues heures afin de ne pas attirer l’attention des prédateurs. Celle-ci ne retournera vers lui que le temps d’un allaitement et d’un nettoyage pour le laisser à nouveau seul le reste de la journée.

Le « syndrome de Bambi » est un terme couramment utilisé au GORNA pour décrire l’attitude des promeneurs qui découvrent un faon qu’ils pensent abandonné. Attendri et aveuglés par la fausse image d’un orphelin sans défense, ils vont le ramener chez eux et chercher à s’en occuper. Les plus responsables d’entre eux contacteront des associations pour savoir comment agir et auront pour réponse que la meilleure chose à faire est de replacer le faon sur le lieu de découverte.

Les plus irréfléchis auront attendu que l’irréparable se soit produit avant de se renseigner. Ce n’est qu’au moment où le faon commencera à montrer des signes de faiblesse et de diarrhée pour cause de mauvaise alimentation (le cas typique est le lait de vache, mortel pour la plupart des jeunes mammifères) qu’ils décideront de prendre leur téléphone. D’autres encore auront réussi à nourrir l’animal correctement. Mais les conséquences peuvent devenir extrêmement graves. En plus des problèmes liés à l’espace nécessaire, l’animal élevé par la main de l’homme sera imprégné, c’est-à-dire qu’il ne craindra plus l’homme et le considérera comme un rival à la maturité sexuelle. Des personnes ont été grièvement blessées ou sont décédées suite à l’agression du cervidé qu’ils avaient eux-mêmes nourri. Un animal imprégné ne peut en aucun cas être relâché car il constitue un danger potentiel pour tous les êtres humains.

De plus, le code de l’environnement stipule que le ramassage injustifié d’un faon est considéré comme un acte de braconnage. Toute personne transportant une espèce protégée risque une forte amende.

La meilleure attitude à tenir est donc de ne pas toucher l’animal et de passer son chemin.

Que dois-je faire si une cane de colvert niche sur ma terrasse?

Si vous observez une cane en train de commencer à construire un nid sur votre balcon, ne la laissez pas continuer !!!

A la naissance des canetons, la mère va chercher à les attirer vers l’eau. Les petits ne vont donc pas hésiter à sauter dans le vide. Les centres peuvent récupérer les jeunes à leur naissance, mais il est tout de même préférable que la cane aille pondre ailleurs, car les petits ont plus de chance de survie avec l’apprentissage et la protection de la mère.

Les canetons ont plus de chance de survie si ils sont élevés par la mère.

Si la cane a déjà pondu, prévoyez d’aménager le balcon de façon à ce que les petits ne puissent sauter. Tenez compte du fait que les canetons peuvent sauter extrêmement haut (jusqu’à 3x leur propre taille). Prévenez le centre dès l’éclosion.

Comment réduire les risques d’accident avec les animaux sur la route?

1. Limiter les risques de collision :

En France chaque année, plus de 40 000 animaux blessés lors de collisions sont soignés dans des centres de sauvegarde de la faune sauvage. Ils ne représentent qu’une partie infime des victimes dont la majorité meurt sur le coup. Trente pour cent des animaux accueillis dans un centre sont des victimes du trafic routier. Malgré les meilleurs soins apportés, ils représentent pourtant le plus haut taux de mortalité.

Ce nombre trop élevé de victimes peut cependant être réduit par un comportement plus responsable de la part du conducteur :

Respectez les limitations de vitesse en toute occasion (vous contribuerez en outre à réduire la pollution atmosphérique d’origine automobile)

Soyez particulièrement vigilant la nuit et en zone boisée.

Tenez compte des panneaux routiers concernant la faune sauvage: ils ne sont pas posés au hasard !

Certains animaux se déplacent en groupe: un animal peut en cacher un autre.

Pour les animaux de grande taille, signalez aux autorités (OFB, gendarmerie) un cadavre sur la route. Il peut représenter un danger pour les automobilistes et pour les animaux tentés de venir le consommer.

Adaptez votre conduite à la saison : en hiver les animaux sont affaiblis et plus vulnérables; les conditions de circulation étant plus difficiles, une collision ou un évitement peuvent avoir des conséquences aggravées pour vous et d’autres véhicules.

2. Planter des haies le long des routes :

Si vous êtes propriétaire d’un terrain qui longe une route et que celle-ci est sujette à des accidents avec les oiseaux, en plantant des haies aux zones sensibles, vous limiterez les risques de percussion. Les oiseaux auront moins tendance à voler à ras du sol, et seront moins sujets aux collisions.

Les oiseaux percutent mes fenêtres ou baies vitrées, que puis-je faire?

S’il vous est déjà arrivé de récupérer des oiseaux assommés (ou tués) en bas d’un espace vitré, il existe une méthode toute simple pour limiter de tels accidents.

Vous trouverez dans le commerce ou auprès de certaines associations des silhouettes autocollantes que vous pourrez apposer sur les vitres.
Ces silhouettes ne jouent pas un rôle d’épouvantail et n’ont aucun effet agressif, mais permettent de matérialiser la vitre, invisible pour un oiseau en vol. Vous pouvez donc utiliser toutes sortes d’autocollants (fleurs, bulles, oiseaux, …)

Vous pouvez également installer un rideau derrière la vitre.

Les passereaux sont les oiseaux les plus représentatifs de ce genre d’incidents, mais il arrive fréquemment aussi que des éperviers, des pics, des tourterelles, des bécasses et des martins-pêcheurs en soient victimes.

Assurez-vous également de ne pas placer de nourriture destinée aux oiseaux à proximité des fenêtres ou des plantes directement derrière une vitre.

Qu’est-ce que le phénomène d’imprégnation?

Le phénomène d’imprégnation est le comportement par lequel un animal juvénile s’attache à une représentation de sa « mère » (modification du schéma mental).

Lorsqu’on nourrit à la main un animal dès son plus jeune âge, celui-ci va intégrer l’image parentale de l’espèce qui l’aura élevé, il s’imprègne de la personne nourricière et va donc se prendre pour un humain. Dans le cas d’un jeune animal sauvage, cela aura plusieurs conséquences néfastes :

  • Il aura plus de mal à s’adapter dans son nouvel environnement, malgré les techniques d’émancipation progressive
  • Il cherchera un partenaire sexuel autre qu’un individu de sa propre espèce
  • Il pourrait représenter un danger pour les humains une fois arrivé à maturité sexuelle. Rapaces ou cervidés pourraient s’attaquer à des humains qui se promènent sur leur territoire au moment de la période de reproduction, puisqu’ils les considèreront comme des rivaux.

Imprégner un animal sauvage génère un handicap IRREVERSIBLE.

L’élevage en fratrie (élevage de plusieurs individus d’une même espèce) associé à des techniques particulières utilisées dans des centres de sauvegarde limite les risques d’imprégnation.

C’est donc une autre bonne raison de contacter le centre dès que l’on a trouvé un animal juvénile et de ne pas chercher à l’élever soi-même.